J’ai longtemps complexé sur mes cuisses. À 43 ans, je les assume enfin. Découvrez comment accepter votre corps, malgré le regard des autres.

Et si le vrai courage, c’était d’oser être soi, avec ses imperfections ?
Dans Imparfaits, libres et heureux (ma lecture du moment que je vous recommande), le psychiatre Christophe André nous offre une réflexion précieuse sur l’estime de soi. Il y évoque un message fondamental : apprendre à vivre avec ses imperfections, c’est s’autoriser à vivre tout court. Un message qui fait écho à mon propre chemin.
En tant que nutrithérapeute, j’accompagne les personnes vers un mieux-être global. Mais derrière ce rôle professionnel, il y a une femme qui a longtemps été prisonnière de ses complexes. Et aujourd’hui, j’aimerais vous partager ce témoignage très personnel — un pas de plus vers l’acceptation, la liberté, et la joie d’être pleinement soi.
Une enfance marquée par le culte de la minceur
J’ai grandi dans une atmosphère où le corps était en perpétuel combat. Ma mère, comme tant d’autres femmes de sa génération, était toujours au régime et les a tous testé : jus d’ananas, soupe de choux, WW (pour ne pas le citer), Montagner,… Le message transmis était clair : il fallait surveiller, restreindre, corriger. Jamais se relâcher. Le corps parfait était un objectif, jamais une réalité. Et les privations ont commencé à l’âge de 13 ans où mon corps commençait à se former : hanches, poitrine.
Et donc, dans ce climat, j’ai développé très jeune un regard critique – voire dur – sur mon propre corps. Et particulièrement sur mes cuisses, que je considérais comme “trop” : trop fortes, trop visibles, trop honteuses. Ce complexe ne m’a jamais quittée… jusqu’à récemment.
Ce que les complexes font à notre mental
Ce que décrit Christophe André est si juste : les complexes ne sont pas de simples pensées passagères. Ils s’impriment en nous, modifient notre posture, altèrent notre confiance, influencent nos choix. Ils deviennent des petites prisons mentales que nous nourrissons, souvent inconsciemment, jour après jour.
Pendant des années, j’ai évité de porter des shorts ou des jupes courtes (lorsque je regarde ma garde-robe, je n’y vois presque QUE des longues robes). Même l’été, même en vacances, je me cachais. Ce n’était pas par pudeur, mais par peur du regard des autres. Une peur irrationnelle, mais puissante. Une peur qui dictait mes vêtements… et bien plus encore.
43 ans, un short, et une victoire
Et puis, quelque chose a changé: j’ai lu le livre de Christophe André, recommandé par mon neuropsychiatre que j’ai consulté suite à mon diagnostique de TDAH et HPI/E. J’ai alors eu comme une envie de respirer. De dire stop. De me réapproprier mon corps. À 43 ans, j’ai décidé de sortir en short, en plein Namur. Cela peut sembler anodin, mais pour moi, c’était un acte profondément libérateur.
Ce geste m’a forcée à rester dans l’inconfort : oui, j’ai eu peur, oui, j’ai eu honte pendant quelques minutes, oui, j’ai eu l’impression que tout le monde me regardait… Mais ensuite ? Rien. Le monde a continué de tourner. Et surtout, je me suis sentie LIBRE.
En regardant mes cuisses dans le miroir, je me suis dit : « En fait… elles ne sont pas si mal. » Elles sont moi. Elles m’ont portée toutes ces années, elles me permettent de marcher tous les jours avec mon chien, elles me permettent de courir ce qui me donne de l’énergie… Elles méritent d’exister, sans se cacher.
L’exposition comme outil de guérison
C’est l’un des messages les plus forts du livre de Christophe André : l’acceptation ne se pense pas, elle se vit. C’est en osant nous exposer, en sortant de nos zones de confort, que nous reprenons du pouvoir.
Je ne dis pas que tout se règle en une sortie en short. Mais je dis que chaque petit pas vers l’acceptation a une puissance énorme. En affrontant nos complexes, on découvre que ce sont souvent nos pensées, et non notre corps, qui ont besoin d’être rééduquées.
Conclusion : imparfaite, libre… et tellement plus heureuse
Je suis encore en chemin. Mais je peux dire aujourd’hui que je n’ai plus peur de mes cuisses, ni de ce qu’on pourrait en penser. En acceptant ces parties de moi que je voulais autrefois gommer, je me sens plus forte, plus authentique, plus vivante.
Et c’est ce que je souhaite pour chaque personne que j’accompagne : retrouver la liberté d’exister sans se censurer, sans se détester, sans se comparer. Car la vraie beauté, c’est celle qui s’assume, celle qui vibre… celle qui vit.
Et vous, quels sont vos complexes ? Comment pouvez-vous commencer à les apprivoiser aujourd’hui ? Que seriez-vous prêt.e à faire d’inconfortable (comme mon expérience en short) pour accepter la partie du corps que vous n’aimez pas ?
Je vous invite à me partager vos expériences en commentaire.
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